Dans cet article nous ne discuterons pas de l’utilité de l’état des lieux ni comment procéder à un état des lieux. Nous allons traiter des erreurs les plus courantes au niveau de l’état des lieux. En effet, bon nombre de litiges concernent l’état des lieux d’entrée ou de sortie. Puisque les deux sont étroitement liés, il est important de savoir comment ils fonctionnent pour rester dans les clous. Voici le top 7 des erreurs à ne pas commettre pour un état des lieux !
Sommaire
Ne pas réaliser d’état des lieux
C’est l’erreur à ne surtout pas commettre. Tout d’abord car l’état des lieux est obligatoire depuis la loi Alur. Dans un second temps, selon l’état des lieux d’entrée ou de sortie, l’une des deux parties y perdra pour beaucoup (en temps et en argent).
Absence de l’état des lieux d’entrée
Dans ce cadre, le locataire est supposé avoir reçu le logement en bon état. C’est-à-dire que le logement est présumé décent. Cela est valable même si le logement est livré en piteux état. Que le locataire ait oublié où refusé l’EDL d’entrée, il sera obligé de réparer l’intégralité des dégradations. Et ce, même si elles étaient présentes avant son entrée dans les lieux.
Attention, il n’est pas recommandé aux propriétaires d’abusé de cette pratique. Si le locataire arrive à apporter la preuve que ces dégradations étaient présentes avant son arrivée, ou s’il prouve le refus du bailleur à réaliser l’EDL d’entrée, le bailleur ne pourra exiger aucune réparation, même en fin de bail.
Absence de l’état des lieux de sortie
En temps normal, l’EDL de sortie permet une comparaison avec l’EDL d’entrée. Si une dégradation (intentionnelle ou accidentelle) a lieu à cause du locataire, le bailleur pourra effectuer une retenue sur dépôt de garantie.
Cependant, si aucun EDL de sortie n’est réalisé, la loi présume que le locataire a rendu le logement en bon état. Le bailleur doit alors apporter la preuve pour affirmer le contraire.
Il est donc important de réaliser cet état des lieux de sortie.
Si l’une des deux parties refuse l’état des lieux
C’est un cas un peu plus compliqué. En effet, si l’une des deux parties s’y refuse, ce sera à un huissier d’effectuer l’état des lieux. L’huissier convoque l’intéressé généralement 7 jours à l’avance par lettre recommandée.
Il procédera à l’EDL en présence du bailleur et du locataire. Bien que, la présence des deux parties n’est pas obligatoire. Les honoraires seront réparties entre le bailleur et son locataire.
Oublier de mettre des photos dans l’état de lieux
Depuis le décret de la loi Alur du 30 mars 2016, la loi autorise l’intégration des photos dans l’état des lieux. Alors, faites-vous plaisir !
Un simple smartphone fera l’affaire. Ces photos appuieront la description des lieux faite dans le document. Bien que ces photos ne soient pas obligatoires, elles sont fortement recommandées pour éviter les conflits futiles.
Toutefois, veillez à imprimer, dater et signer les photos par les deux parties. Cela, validera la véracité des photos.
Ne pas être précis dans la description de l’état des lieux
Il est important de ne pas bâcler l’état des lieux. Globalement, ce sera au locataire d’être vigilant à ce niveau. Puisque c’est bien lui qui devra rendre des comptes en fin de bail, que soit sa faute ou non.
Nous ne vous recommandons aucunement les termes vides de sens comme « état moyen ». Un « état moyen » ne justifiera pas la tâche de café sur le tapis du salon que relèvera le propriétaire en fin de bail. De ce fait, il est important de détailler chaque défaut du logement pour se protéger. Chaque objet ou appareil défectueux doit être bien renseigné (impact, déchirure, décoloration, trou, éraflure).
Comme évoqué précédemment, accompagnez ces défauts de photos ! Histoire de bien ancrer noir sur blanc votre innocence.
Perdre l’état des lieux d’entrée
Si le locataire ou le propriétaire perd l’EDL d’entrée ce n’est pas tellement grave. Si l’une des deux parties en possède une copie cela n’aura aucune incidence pour l’état des lieux de sortie. En revanche, si les deux parties n’ont pas l’EDL d’entrée, les conséquences seront celles citées plus haut.
Pour éviter cela il est recommandé que le locataire et le propriétaire gardent une copie de l’EDL d’entrée. En version papier ou numérique, peu importe. Toutefois, la version numérique à peu de chance de se perdre.
Ne pas tester à la main les appareils en place dans le logement
Une astuce adressée aux locataires avant tout. La chasse d’eau, les lumières, les prises électriques, les radiateurs, le four… rien ne doit être laissé au hasard. Au moindre doute sur le bon fonctionnement d’un appareil, mettez tout au clair par écrit.
S’il est impossible pour le locataire de tester un appareil en particulier il est possible qu’il se mette d’accord avec son propriétaire sur une période de test. L’idée est de se laisser un laps de temps raisonnable pour tester tout le mobilier et le noter sur l’EDL. Si l’un d’eux est en mauvais état, le propriétaire se devra de le remplacer dans les plus brefs délais.
Signer sans vérifier par soi-même
Il possible pour le locataire de contester certains points annotés dans l’état des lieux. Cette contestation peut prendre la forme d’une simple réserve sur l’état des lieux ou d’un refus de signer. En effet, le locataire n’est pas obligé de dire oui à tout.
Dans ce cadre, le locataire doit adresser au bailleur une lettre de contestation d’état des lieux. Cette lettre sera envoyée par lettre recommandée avec AR (au bailleur) et contiendra toutes les informations de la contestation. Dans un second temps, un deuxième EDL pourra être demandé.
En revanche, si aucune des deux parties n’arrive à s’entendre sous 30 jours, la justice pourra s’occuper de l’affaire. Il sera possible de saisir la Commission Départementale de conciliation qui essayera de trouver une entente sous 60 jours.
Si elle ne réussit pas, c’est le Tribunal d’Instance (pour les litiges inférieurs à 4 000€) qui aura le fin mot de l’histoire.
Ne pas relever les compteurs
Rien d’obligatoire ici. Mais il est toutefois très recommandé de le faire. Il faut relever les compteurs de gaz, d’eau et d’électricité sur le document d’état des lieux. Ce, à l’entrée et à la sortie des lieux du locataire.
Cette précaution doit être, évidemment, validée par les deux parties. Encore une fois, cela évite tous litiges ou conflits lors de la fin du bail.